Ce jeudi 17 mars a eu lieu la troisième édition du concours de jeunes créateurs Front ROW. Ce concours, organisé grâce à la collaboration de Talons Aiguilles, du centre Westfield Euralille et d’Indigo, a permis à 18 jeunes créateurs de mode de France et d’ailleurs de venir exposer leur talent et de peut-être remporter l’un de trois prix décernés à la fin de la journée. Circonflex Mag est allé suivre cette expérience riche en connaissances et en surprises.
L’enjeu du concours est simple. Trois prix seront décernés : le prix étudiant, le prix indépendant et le prix RSE (Respect Société et Environnement).
C’est par un appel sur les réseaux sociaux que les candidats ont été sélectionnés, en fonction de leurs profils et de leurs dessins pour la future collection à présenter. Et en tout, ils étaient 18 prêts à dévoiler fièrement leurs trois créations, sur le thème « streetwear et durable ». Un défilé devant un jury composé de grands noms de la mode : Arielle Levy, vice-présidente de Fashion Green Hub, Anaïs Maâchi, styliste senior chez Camaïeu International, Celeste Vignois ou Celmatique, influenceuse mode, ou encore la présidente du jury et styliste homme pour la célèbre maison Margiela : Rani Maria Lange.
Jeudi, 13 h, le showroom, la première étape du concours, ouvre ses portes. Les 18 candidats, étudiants et indépendants, passent chacun leur tour devant le jury. Chacun expose sa collection sur un portant, expose sa vision du thème, ses inspirations, la fabrication du produit, et présente pièce par pièce sa mini collection. Les juges posent ensuite leurs questions et peuvent analyser de plus près les finitions et l’objet de création.
« Je reprenais les habits de mes potes, au départ, c’est comme ça que j’ai commencé à pouvoir me financer. »
Face à l’expérimenté jury, les profils des candidats sont très variés. Étudiants, indépendants, artistes, amateurs de mode, tous ont des motivations différentes. Alexandra, créatrice de Ligongdi, a atterri au concours grâce à sa sœur Liliane. Cette Franco-Chinoise de 22 ans allie le traditionnel chinois avec le streetwear occidental. Et le concours lui a demandé beaucoup d’efforts. « Coller un éventail sur un bustier, c’est vachement plus chiant que ça en a l’air » nous explique-t-elle en riant. Cette autodidacte que la mode a aidé à se dévoiler prend ce concours pour un challenge. Et peu importe le résultat, c’est une « montagne à gravir pour voir de l’autre côté ».
Profil différent mais tout aussi intéressant : Michael Goma. Ce Parisien, formé à l’Académie Grande Terre et la Chambre Syndicale, vient de loin. N’ayant pas les moyens étant plus jeune, il se crée ses vêtements à partir de tissus de seconde main. « Je retouchais les habits de mes potes au départ, c’est comme ça que j’ai commencé à pouvoir me financer. » dit-il des étoiles et de la nostalgie dans les yeux. Avec sa collection Space, le jeune homme désirait créer un univers de vêtements que l’on pourrait porter sur Mars.
« Puisque vous me posez la question, je suppose que l’effet est réussi non ? »
Après le showroom, place au catwalk, mais pas n’importe où. Le défilé se déroule dans le parking souterrain de Westfield Euralille. « Nous cherchions tout d’abord où nous pourrions accueillir 1000 personnes… Mais aussi un endroit original, inattendu, qui suscite l’attention… Mais puisque vous me posez la question, je suppose que l’effet est réussi non ? » nous explique Jérémy Desprets, directeur du centre.
Les 18 candidats voient leurs trois tenues respectives – prêt à porter masculin, prêt à porter féminin et haute couture- défiler devant les yeux ébahis de centaines de personnes.
Après délibération, le prix RSE a été remporté par Michael Goma et sa mini-collection “Space”, le prix étudiant par Amélie Piotrowski et enfin le prix indépendant a été remporté par Guito Herard et “Les garçons pleurent”.
S’il fallait faire un bilan de cette longue journée, nous pourrions évoquer l’originalité à foison, la qualité et l’innovation du concours et du défilé. Chaque candidat a su s’approprier le thème à sa manière et a su surprendre le jury par son interprétation de la mode de demain. On espère y retourner l’année prochaine, même endroit mais avec d’autres nouveaux talents à découvrir.