On continue notre série sur les élections européennes du 9 juin prochain avec Rémi Boussemart, 24 ans, secrétaire national et animateur fédéral au Parti Socialiste des Jeunes du Nord, étudiant à Paris 1 Panthéon Sorbonne et militant au parti depuis 2016.
Qu’est-ce que le Parti Socialiste tente de mettre en place pour que les jeunes se sentent davantage concernés par les élections européennes ?
D’abord, il faut leur parler de l’Europe. De ce qu’elle a apporté et représenté depuis son processus de création. Il faut rappeler d’où l’on vient, et la volonté politique qui a toujours été portée par le PS.
Ensuite, il faut se tourner vers le présent et l’avenir. Face au changement climatique, aux guerres, rappeler qu’une réponse franco-française n’est pas suffisante. La seule réponse qui peut être pertinente pour donner un levier et remettre les choses en place ne peut être que l’Union européenne qui est la deuxième puissance économique et la première puissance commerciale.
Notre génération qui a connu le covid, le distanciel, a besoin d’avoir des gens en face d’elle. Nos actions de communication passent donc par la rencontre. Nous distribuons des tracts, organisons des meetings, des réunions publiques, des ciné débats. Nous sommes également présents sur les réseaux sociaux, mais ce n’est pas une priorité.
Quelle est la place de la section jeune du PS dans la Commission Européenne, ces jeunes ont-ils un rôle à jouer ?
On est la liste à gauche, PS et Place Publique, avec le plus de candidats de moins de 30 ans. Sur les 81 noms, 15 ont moins de 30 ans. Ce chiffre n’est pas anodin, il est calculé pour représenter un équilibre proportionnel à ce que représente les moins de 30 ans dans la société française.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les propositions du PS pour les jeunes ?
Nous travaillons depuis un an à formuler nos propositions avec le PSE (Parti socialiste européen). L’une de nos revendications, c’est qu’il faut donner à la jeunesse les moyens de se construire comme elle le souhaite. Concrètement, ça se traduit par l’interdiction des stages non rémunérés et l’obligation d’un vrai salaire. Un stagiaire, c’est aussi une source de richesse matérielle et intellectuelle pour l’entreprise. La jeunesse a quelque chose à apporter dans la société.
Notre deuxième grande idée, c’est celle d’un pass ferroviaire pour que les jeunes puissent prendre le train gratuitement entre les différents pays de l’UE. On veut aller vers une Europe sociale ouverte. Par exemple, on s’est rendu compte qu’Erasmus n’est pas accessible à tous les étudiants. Il ne faut laisser personne sur le carreau. Et permettre à tous les jeunes de pouvoir passer six mois à l’étranger.
Y a-t-il une place spécifique pour les décisions prises en faveur de la jeunesse au sein de la Commission ?
L’EU, c’est aussi une politique de cohésion qui permet aux régions les moins développées d’avoir des fonds supplémentaires pour mener des projets. C’est ce qu’on appelle la convergence éco, qui tire tout le monde vers le haut. De cette façon, en France, les régions touchent de l’argent de l’Europe pour aider à la formation des jeunes. Et ça, ça compte, surtout quand on voit que l’Etat français délaisse la jeunesse et son éducation. Aujourd’hui, l’Union européenne fait plus pour les jeunes que la France.