Chloé, la boulangère des étudiants

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Ouvrir un restaurant dans le sud. C’est le projet de Chloé, 27 ans, vendeuse à la boulangerie Coeur d’épis boulevard Vauban, à Lille.

6h30. La boulangerie Coeur d’épis se réveille doucement. Derrière le comptoir et en cuisine, la journée de Chloé commence. Elle prépare des produits maison, et les installe dans la vitrine avant d’accueillir les premiers clients. Ici les plaisirs sont variés. On y trouve les incontournables : viennoiseries bien croustillantes, oranais aux abricots (une tuerie !) pâtisseries maisons. Burgers et pizzas bien garnis, sandwiches aux multiples saveurs. Et puis surtout, les baguettes traditionnelles, médaillées troisième au Concours de la Meilleure Baguette de Tradition Française en 2011. 

« Il faut avoir la forme »

Cela fait maintenant 3 ans que Chloé travaille dans cette boulangerie. Elle a répondu à une proposition d’emploi trouvée sur Indeed. Depuis, elle s’y sent pleinement épanouie. « Ce que j’apprécie tout particulièrement, c’est le côté humain du métier. On rencontre beaucoup de monde » confie-t-elle. Partager ses connaissances et son savoir, croiser de nouvelles personnes, conseiller, recevoir les clients fidèles : voilà ce qui anime Chloé dans sa vie professionnelle. L’emplacement de la boulangerie l’a également convaincue de candidater à l’offre. Située Boulevard Vauban, la petite boutique est entourée de nombreuses écoles, notamment l’Université Catholique de Lille : « il y a énormément de monde dans un quartier de facs, ce qui fait qu’il a y toujours du va et vient dans la boulangerie ». Elle n’a donc pas le temps de s’ennuyer. Mais elle tient à le souligner, « c’est un métier physique : il nécessite d’être toujours debout, de devoir souvent se baisser. Il faut avoir la forme ! »

Le rythme est intense

L’autre difficulté que Chloé rencontre dans ce travail concerne les horaires. Le rythme est intense. Surtout, les journées commencent très tôt. Une semaine sur deux, la jeune femme débute à 6h30 et finit à 14h. La semaine suivante, sa journée commence à 11h30 et se termine à 19h15 avec la fermeture de la boulangerie. Des journées non-stop. « Se lever à 5h du matin, ce n’est pas forcément évident ». Même si, elle le reconnait, c’est aussi pour ces horaires qu’elle a choisi ce métier « Je suis partie en boulangerie pour avoir un emploi du temps flexible, qui me permet de jongler entre études et monde professionnel ». Depuis ses 17 ans, Chloé doit concilier formation et travail. Elle a passé un bac professionnel spécialisé dans l’hôtellerie et la restauration. Et a commencé à travailler en tant que serveuse dans le Nord, puis un an dans le sud de la France, dans une épicerie de luxe. Avant de postuler, à 23 ans à la boulangerie Cœur d’épis. En cuisine, en salle puis en boulangerie, Chloé a donc connu très tôt le monde professionnel. En exerçant divers métiers, elle a appris de nouvelles compétences, élargi son expérience et ses connaissances. « J’ai adoré travailler comme serveuse. Comme en boulangerie, c’est un vrai métier de contact ». Si la jeune femme a mis un terme à cette mission de serveuse, c’est justement pour des raisons d’horaires. « La gestion des coupures en plein milieu de la journée, et le travail tous les week-end, ce n’est pas optimal pour poursuivre des études en parallèle. C’était vraiment compliqué. ». 

Les pains-framboise, une des spécialités de la maison

Il est midi, les étudiants arrivent en petit groupes, attirés par la bonne odeur du pain chaud et des plats tout juste sortis du four. Derrière le comptoir, le tablier impeccablement noué, Chloé se prépare pour les accueillir et faire en sorte que tous repartent satisfaits. Souriante, elle leur demande ce qui leur ferait plaisir, propose les formules du midi. La plupart se contente d’un sandwich et d’une boisson fraîche. D’autres, moins pressés – ou plus gourmands – se permettent un plats chaud et savoureux préparé sur place.Certains produits connaissent un indéniable succès : les cookies fondants et les pains-framboise, une des spécialités de la maison, font partie des incontournables que Chloé sert le plus souvent… « 90% de nos produits sont faits maison » affirme la jeune femme, une force pour ce magasin.

« La qualité, il n’y a que ça de vrai »

une ambition plus grande. Son projet ? Ouvrir son propre restaurant dans le sud de la France. Avec un concept qu’elle annonce avec aplomb : « Quelques entrées, quelques plats, quelques desserts ». Et que tout, absolument tout soit fait maison : « la qualité, il n’y a que ça de vrai ». Elle pense à ce projet depuis longtemps. Mais il n’avance pas aussi vite qu’elle le souhaiterait. « La faute à mes finances ». 

Mais ce n’est pas l’argent qui va empêcher Chloé d’atteindre son objectif, elle a déjà quelques idées en têtepour contourner cet obstacle. Le chemin est encore long pour la jeune femme. Mais elle pourra compter sur sa volonté, son expérience et son goût pour le contact humain pour atteindre son objectif.

Juliette Sarlange