Au coin des rayons

Confrontés aux risques liés au Coronavirus, les employés des grandes surfaces se sont adaptés aux nouvelles conditions de travail, qu’ils soient en caisse ou en rayon. Récit d’une journée type dans un supermarché.

Il est un peu moins de 6h du matin quand les premiers employés passent la porte. Une livraison est arrivée la veille, il faut l’installer au plus vite. Au programme : du liquide, des gâteaux, de la farine, mais également des pâtes, en grande quantité. En cette période, les livraisons sont plus conséquentes tant les rayons se retrouvent rapidement vides. Les portes ouvrent dans 2h30, tout le monde est en place.

Face à cette situation singulière, le supermarché a dû prendre des mesures. Dans un premier temps pour ses clients : “Face à la situation, nous ouvrons 1h plus tôt le mardi et le jeudi, pour les personnes de plus de 60 ans.” nous confie Mme Montet, responsable du supermarché. Une décision qui ravit la clientèle de cette tranche d’âge, qui répond à l’appel malgré l’heure matinale. Les employés sont également soumis à certaines règles, comme nous le précise Mme Montet : “Pour les employés, du gel hydroalcoolique est à disposition, et nous leur conseillons fortement d’utiliser des gants et surtout des masques”

Une personne par chariot

Rares sont les clients qui viennent faire leurs courses à 2. Il faut dire que les règles sont strictes : une personne par chariot. Et si certains tentent de déroger à la règle, ils sont souvent repris à l’entrée. Il y en a qui comprennent et acceptent. D’autres, plus têtus, rechignent, et ont toujours une excuse bien trouvée. Beaucoup de clients portent masques et/ou gants. Un petit check du coude pour se dire bonjour, une discussion rapide et pas trop près, voilà le réflexe des connaissances qui se retrouvent. Pas ou très peu de comportements déplacés, les clients ont bien compris les règles, peu compliquées mais différentes.

Les livraisons sont plus conséquentes, pour éviter des rayons vides.

On ne va quand même pas arrêter l’apéro !

Parmi les produits qui partent vite, on retrouve bien entendu les pâtes, prises d’assaut depuis le début du confinement. La farine est également très demandée, et nombreux sont ceux qui repartent sans, pour cause de pénurie dans les étalages. Même si l’approvisionnement est fréquent, les clients n’hésitent pas à prendre plus que d’habitude. Mais cela ne gêne pas les déçus, plutôt souriants et bienveillants. Un autre rayon tourne bien, celui des gâteaux apéritifs. Avec le beau temps, le confinement n’est pas facile pour tout le monde, mais pour ce client tout sourire en train d’attraper un rhum, pas de privation : “On ne va quand même pas arrêter l’apéro !” lâche-t-il en riant.

Bon courage.

Les palettes s’enchaînent, les rayons se remplissent à nouveau, et ainsi de suite. Mais face à cette situation, les gens semblent tout de même plus détendus. On entend pas mal de rires et d’échanges aux détours des rayons. Au passage en caisse, nombreux sont les signes de remerciement “Bonne journée et bon courage surtout”. Cela peut paraître anodin mais cela fait énormément plaisir aux caissières et caissiers. Ainsi, un matin, Mme Montet, la responsable, a passé un message au micro du supermarché : “Merci beaucoup au client qui a ramené des pâtisseries pour les employés. Cela nous fait énormément plaisir”. Des petites attentions si précieuses, surtout en cette période.

Le flux est continu tout au long de la journée, il n’y a pas réellement de pic d’affluence. Les derniers clients sortis, le magasin ferme ses portes. Il est 19h30, les derniers employés finissent de préparer le travail pour le lendemain. Et à 6h, tout reprend.

Corentin Dévé