Antoine, l’étudiant à la guitare

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À 19 ans, Antoine vit toujours avec la même passion, sa guitare. Depuis le collège, c’est son refuge et son moyen d’expression.

Elle est posée contre un mur dans sa chambre et rangée dans son étui. Antoine s’en approche, la saisit dans ses bras avant de l’accorder. Quand il gratte les premières cordes, un calme immédiat s’installe dans la pièce. En quelques secondes, il semble déjà ailleurs, absorbé par ce court moment hors du temps.

« C’est Sopico qui m’a donné envie d’apprendre la guitare »

Il raconte que sa passion est arrivée assez naturellement. “ C’est venu du milieu social dans lequel j’évoluais, des potes que je fréquentais “, dit-il. Au collège, tous ses amis jouaient un peu de musique, alors il a suivi le mouvement. Et progressivement, c’est devenu essentiel dans sa vie. Il explique aussi cela en analysant sa famille. “ A la maison, on a tous hérité d’un gène créatif ». Son père est ouvrier, sa sœur étudie le design d’espace, chacun fait quelque chose de manuel ou d’artistique.

Antoine écoute “ un peu de tout ” comme il aime le dire. Il apprécie surtout le rap, le reggae et le jazz. Ses artistes préférés sont Damso, PLK,C SCH pour le rap. Bob Marley et Raggasonic pour le reggae. Mais celui qu’il préfère, c’est Sopico. “ C’est lui qui m’a donné envie d’apprendre la guitare ”, confie-t-il. Grâce à lui, Antoine a progressé en jouant seul, en essayant de reproduire ses morceaux. Il raconte avoir passé des soirées entières à répéter les mêmes accords, les doigts parfois douloureux, jusqu’à ce que le geste devienne naturel. Aujourd’hui, ces mouvements lui viennent sans effort, comme un réflexe qu’il maîtrise parfaitement ; il donne l’impression de s’exprimer à travers sa guitare. 

“ Certains proprios ne voulaient pas de moi à cause de ma guitare ”

Quand il a quitté les Yvelines pour déménager à Lille pour ses études, il a tenu à emporter sa guitare. C’était même un critère pour choisir son logement ! “ Certains proprios ne voulaient pas de moi à cause de ça ”, raconte-t-il en riant. Impossible pourtant de s’en séparer : jouer l’aide à décompresser après les cours. Seul dans sa chambre, il aime créer des suites d’accords ou reprendre des sons. Juste pour le plaisir. “ C’est mon kiffe ”, dit-il simplement.

Depuis qu’il est à la fac, il a un peu moins de temps pour jouer. Au lycée, il faisait de la guitare deux heures par jour. Aujourd’hui, il étudie beaucoup, et doit aussi faire attention à ne pas déranger ses voisins. Mais même avec un peu moins de place accordée à la musique, il se sent bien dans sa nouvelle vie. “ Au début, c’était un peu dur, mais maintenant je me suis bien adapté ”, explique-t-il. Il s’est fait un petit groupe d’amis et apprécie sa vie à Lille.

“ J’essaye de garder des portes ouvertes pour mon avenir ”

Dès qu’il peut, il retourne à Paris pour voir ses amis musiciens. Il passe souvent du temps en studio pour écouter leurs projets. Là-bas, il a déjà croisé des ingénieurs du son qui ont travaillé avec des artistes connus comme Ninho ou Tiakola. Il ne cache pas qu’il aimerait travailler un jour dans le milieu de la musique, mais il préfère pour l’instant suivre des études plus générales. “ J’essaye de garder des portes ouvertes pour mon avenir ”, ajoute-t-il. Antoine est un jeune homme curieux, sociable, toujours prêt à parler avec les autres. C’est ce goût du contact humain qui l’a poussé à choisir la sociologie. “ J’aime découvrir les gens, comprendre leur manière de vivre “, dit-il.

Pour son avenir, Antoine garde un discours simple : il veut juste continuer à jouer en continuant ses études, et à étudier tout en restant proche de la musique. Il aimerait juste vivre sa passion comme il l’espère depuis quelques années. Avec sa guitare, fabriquée dans un bois classique plutôt clair, il avance tranquillement en suivant sa propre mélodie.

Pierre-Louis Vigier