Prodige de la musique et chanteuse de talent, Zlata est une jeune réfugiée ukrainienne de 16 ans qui se sert de ses chansons pour raconter des histoires. A l’occasion de la sortie de son premier EP le 23 novembre, elle se confie.
Assise dans l’un de ses cafés préférés, un muffins au spéculoos à la main et un latté d’automne aux lèvres, Miss Ardere , de son vrai nom Zlata Nishcheretova, discute de musique, du lycée et de ses dernières lectures avec ses amies. La jeune fille aux longs cheveux blonds née en 2008 dans la ville de Kharkiv en Ukraine, s’est intéressée très tôt à la musique et jouait déjà du piano à l’âge de 6 ans. « J’ai eu une enfance incroyable, confie-t-elle, j’ai beaucoup voyagé, j’ai fait de la musique, du patinage artistique et j’ai appris l’anglais très jeune ». Mais la vie de la jeune artiste prend un tournant lorsque la Russie envahit l’Ukraine en 2022, « j’ai été obligée de quitter mon pays car Kharkiv a été très bombardé dès le début de la guerre » regrette-t-elle.
L’Ukraine ne l’a jamais quittée. La forêt qui entourait sa maison de campagne reste gravée dans son cœur. « Je pouvais y passer des heures, j’ai toujours été très attirée par la nature et la forêt. » Et cela se ressent dans ses chansons, Ultrasound et Ways for the lost one ont toutes les deux été écrites durant ces heures passées dans la nature, « Je pense qu’il y a une connexion qu’on a perdue entre les hommes et la nature et j’essaie de la reconstruire dans mes chansons ».
Pour écrire ses chansons, la fan de Bach ne s’inspire pas que de sa vie, mais plutôt de celle des personnes qui l’entourent. « J’aime beaucoup observer, essayer de comprendre ce que les gens ressentent et m’imaginer des histoires dans ma tête ». Fan d’Homère, elle s’inspire également de la mythologie grecque et est très attirée par la magie depuis l’âge de 12 ans, notamment grâce à la saga Harry Potter, « Je pense qu’il y a de la magie autour de nous, que l’on ne voit pas et j’essaie de la retranscrire dans mes chansons ».
En plus de savoir manier sa plume pour écrire ses textes, Zlata manie aussi les langues. Elle parle couramment ukrainien, anglais, français et russe, apprend l’espagnol ainsi que le latin comme loisir. « Je suis amoureuse de l’anglais c’est pourquoi je chante quasi-exclusivement dans cette langue ». Dans ses chansons, elle utilise l’ukrainien dans Running Home, ou bien le français dans I Won’t Cry If You Go. « Chaque langue traduit une partie de ma vie, l’ukrainien c’est mon enfance, le français c’est ma vie aujourd’hui et l’anglais c’est une combinaison des deux ».
La jeune prodige n’a que 16 ans. Comme elle a sauté une classe à son arrivée en Picardie, elle est déjà en terminale. Pour ses études l’année prochaine, elle espère entrer au Conservatoire de Paris pour se perfectionner au piano. « Je voudrais étudier la musique plus professionnellement pour écrire des mélodies plus complexes et plus riches. » Mais faire un choix pour ses études est compliqué, car tout la passionne : l’art, la musique, la littérature, la philosophie et même la psychologie. Dans le futur, elle espère trouver le temps pour un jour écrire un livre. « Je veux tout vivre ».