Frappé par la tempête Ciaran qui a tout détruit sur son passage, puis par les inondations qui ont dévasté le Pas-de-Calais, le refuge pédagogique du couple Zoonekynd s’est retrouvé sous 1 mètre d’eau. Leur assureur a été clair, le parc pédagogique Nature du Marais à Guînes ne sera pas couvert par les assurances. C’est un magnifique projet développé depuis presque 10 ans qui menace de disparaître…
Ludwig Zoonekynd, le président de l’association parc pédagogique nature du marais à Guînes, est quelqu’un de naturellement calme. Mais depuis quelques semaines, il est devenu un autre homme. Pressé, surmené, après les événements qui ont ravagé sa ferme pédagogique. Un projet qu’il mène depuis une dizaine d’années après avoir changé de vie.
Après 17 ans à diriger une entreprise, Ludwig a tout quitté en 2014 pour ouvrir ce projet avec sa femme Maude. Un refuge animalier pour « aider tous types d’animaux qui ne sont pas forcément dans d’autres refuges ». Après 9 ans, le couple héberge désormais près de 150 animaux secourus entre Dunkerque, Calais et Boulogne. « Des becs d’oies, des becs crochus, des tortues, des alpagas… et nous sommes accompagnés d’une trentaine de bénévoles passionnés présents toute l’année dans le parc ».
Ludwig et Maud ne sont pas seulement contentés de créer un havre de paix pour ces animaux abandonnés. « Nous voulions aussi faire de ce refuge un endroit pédagogique pour développer chez notre public la connaissance des animaux, de la nature de façon ludique ou pédagogique » ajoute-t-il. Le parc propose des balades aux visiteurs, aux groupes scolaires, aux centres aérés… mais accueille aussi des enfants médicalisés et handicapés. Tous pouvaient y découvrir des animaux, mais aussi la végétation qui peuple le marais de Guînes. Avec pour projet d’« ouvrir vers la fin de l’hiver un verger solidaire et un jardin sensoriel pour les malvoyants ».
« Ce sera compliqué de rouvrir »
Si ces projets continuent d’animer Ludwig, le ton change brutalement. A l’image des inondations qui ont touché sa ferme et les marais de Guînes le mois dernier, l’homme semble se laisser submerger par les émotions en se remémorant l’urgence. « Il a d’abord fallu évacuer les animaux. J’avais heureusement passé une formation de tireur anesthésiste l’an passé qui m’a beaucoup aidé ». Des animaux emmenés à la SPA de Dunkerque, la LPA de Calais, le zoo de Fort-Mardyck, et même dans des box prêtées par des particuliers. Un élan de solidarité qui a fait chaud au cœur à l’ensemble des bénévoles du refuge.
Mais le plus dur pour Ludwig et sa femme, c’est l’annonce faite par l’assureur alors que l’eau était encore présente partout. Si les dégâts causés par la tempête ne sont pas encore estimés, les assurances ne prendront pas en charge le remboursement. « Sans l’aide du public, ce sera compliqué de rouvrir le parc ». Plusieurs cagnottes ont été lancées sur les réseaux sociaux pour reconstruire ce projet, et éviter que près de 10 ans de sa vie ne tombent à l’eau.