La 4e édition du Street Food Festival a accueilli Bryan Debouche, un ancien participant de Top Chef, ainsi que sa cuisine atypique. Avec un défi à relever : réaliser une recette simple et responsable.
« Je suis allé cueillir les fleurs de ciboulette au printemps. Au mois d’avril, j’ai fait un petit tour en forêt pour récolter les bourgeons de sapin. C’est l’époque idéale pour qu’ils gardent toute leur saveur ». Voilà ce que Bryan avait dans sa valise lorsqu’il a débarqué au Street Food Festival. Avec un défi : cuisiner une recette qui répondent aux exigences de la street food : simple, et à manger avec les doigts. Résultat : un délicieux finger de pain perdu avec sa sardine au miso. Le tout agrémenté des fameux bourgeons et fleurs de ciboulette. Les visiteurs qui ont eu la chance de déguster le plat ne s’y sont pas trompés : ils ont adoré.
À 30 ans, le chef Bryan Debouche, après avoir passé quatre ans en Belgique, où il a « appris ce qu’il avait à apprendre », a décidé de revenir en France. « Aujourd’hui, je veux être heureux dans ma vie et dans ma cuisine ». Loin de la célébrité, il ne cherche pas un accélérateur de carrière : « Mon seul but, c’est de trouver l’équilibre entre ma vie personnelle et ma passion pour la cuisine, qui me fait vibrer ». Il avoue ne rien attendre depuis son passage dans l’émission culinaire.
« La cuisine, ce n’est pas un métier, c’est ma vie. »
Bryan raconte avec beaucoup d’honnêteté les difficultés du métier : « on se sent vite seul, encore plus en cuisine. Surtout quand tu fais 80h par semaine et que ton weekend ,c’est lundi et mardi : pour avoir une vie sociale, c’est compliqué… » Malgré tout, il assure ne pas vouloir ni pouvoir vivre d’autre chose. La cuisine n’est pas juste son métier, c’est sa vie. Il avoue : « Même si parfois je pleure en rentrant chez moi, après une semaine de pause, je ne pense qu’à y retourner ». Bryan souhaite vivre de sa passion, et s’exprimer à travers son art, de sa propre manière et à sa petite échelle.
« Ce n’est pas mettre de la poudre aux yeux aux gens qui compte »
Le chef privilégie une cuisine respectueuse des produits : « J’aime être en cuisine, recevoir le produit le matin, le respecter, le sublimer, bien le cuisiner. Respecter l’animal après sa mort, car on vient de le sortir de son état naturel ». Humble, il ne se dit ni créatif ni artiste. « Moi, je fais de la cuisine qui a un sens. A travers chaque ingrédient, chaque recette, j’essaie de raconter une histoire. Ce qui compte, ce n’est pas de mettre de la poudre aux yeux des clients », assure-t-il. Son seul objectif : apporter une petite partie de soi à la gastronomie et faire sourire les gens. « La cuisine ne sert pas seulement nourrir le corps. Il faut aussi nourrir l’âme ».
« J’aimerais écrire des centaines de livres et ouvrir mon restaurant »
Bryan est conscient des réalités économiques du métier. Selon lui, « le prix ne fait pas l’assiette, un produit cher n’est pas fondamentalement bon ». C’est ce mantra qui l’a fait décoller. Même s’il ne s’attendait pas à un push après son passage dans l’émission Top Chef, il conserve ses rêves : « J’aimerais écrire des centaines de livres et ouvrir mon restaurant basé, non pas sur le prestige, mais sur ma passion ». Même s’il pense que la cuisine est un art mineur, il nous assure : « c’est la cuisine qui me fait lever le matin, c’est me dire que je vais y mettre un petit peu de moi ».