Sommes-nous plus sexistes qu’avant?

La semaine dernière, le HCE (Haut Conseil à l’Egalité) a publié une étude qui révèle une augmentation du sexisme chez les hommes de 25 à 34 ans. Le chiffre qui a le plus scandalisé : 23% des hommes de cette tranche d’âge estiment qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter en tant qu’homme. Nous sommes partis interroger des jeunes Lillois de 18 à 27 ans.

 

« Je suis choqué des conclusions de l’enquête » Alexis, 22 ans.
« Je suis assez indigné de constater que 23% des hommes de cette tranche d’âge pensent qu’il faut être parfois violent pour se faire respecter. Quand on visionne des archives de l’INA où l’on entend des hommes dire que« mettre une baffe » à sa femme, c’est normal, aujourd’hui, ça ne passe pas ! Il y a une vraie prise de conscience du phénomène de la violence. Mais bon, tout le monde n’évolue pas dans le même environnement que nous, les étudiants ».

« Les chiffres sont scandaleux mais prévisibles » Nadine 24 ans.
« Je ne suis pas trop étonnée, la violence, c’est quelque chose que l’on reproduit de génération en génération…Même si on en parle beaucoup aujourd’hui pour la dénoncer. Mais il n’y a pas eu tant de changements ou de réformes qui ont été faites pour pallier ce problème ».

« J’ai l’impression d’être en complet décalage avec ces chiffres» Camille 22 ans.
«Je suis vraiment étonnée parce que ces hommes interrogés ont seulement 2 ans de plus que nous. Personnellement, parmi les personnes que je côtoie, il y a moins de jeunes sexistes si je compare avec les générations des plus de 45 ans. Je ne ressens pas du tout ce sexisme autour de moi. »

« Le fait que cela fasse du bruit et interpelle est positif selon moi » Antoine 26 ans.
« Personnellement, je n’ai jamais assisté à des problèmes de ce genre, ce sont les autres qui me le raconte. Je pense qu’il y a beaucoup d’excitations, de révélations en ce moment. Mais ça ne reflète pas forcément le comportement des jeunes de ma génération. Le coté positif des résultats de l’étude, c’est que ça va peut-être provoquer une prise de conscience. Il faut qu’il y ait du bruit autour de ces comportements inacceptables».

« J’ai pris réellement conscience du sexisme depuis que je suis en école de commerce » Noé 25 ans.
« Moi, j’étais un peu plus optimiste, j’espérais que ces chiffres sur la violence sexiste seraient beaucoup plus bas, car je trouve que notre génération est vraiment plus sensible à ces sujets. Je suis donc surpris. Cependant, je suis en école de commerce, et je constate que dans cet écosystème, individuellement, les gens ne sont pas nécessairement sexistes mais peuvent vite le devenir en soirée avec l’effet de groupe».

« Je trouve que l’on ne punit pas suffisamment les agressions sexuelles » Emmanuel 23 ans.
« Je ne vois pas vraiment d’amélioration à propos des violences sexistes. Je connais des personnes dans mon école qui étaient coupables d’agressions sexuelles. Je déplore que les sanctions de la part de l’administration n’aient pas forcément été à la hauteur de la gravité des faits. C’est vrai, il n’y a pas mal de campagnes de sensibilisations et d’interventions d’associations. Mais cela reste notoirement insuffisant.»