Le Fond Régional d’Art Contemporain Grand Large Haut-de-France situé sur le port de Dunkerque est la réplique d’un ancien atelier de préfabrication de navires. Ce témoin historique de l’industrie navale dunkerquoise, aujourd’hui en sommeil temporaire, pandémie oblige, regorge de trésors d’art contemporain. Circonflex Mag y était.
La cité de Jean Bart
Se rendre à Dunkerque depuis Lille est un jeu d’enfant. Une petite heure au plus, en train ou en covoit, autour de quatre heures en vélo pour les sportifs. La balade vaut le détour, mais c’est une autre histoire.
Quiconque s’est déjà rendu dans la cité de Jean Bart, célèbre corsaire dunkerquois contemporain du 17èmesiècle, n’a pas de doute sur la connexion très profonde qui existe entre la ville et la mer du Nord. Son grand port maritime est le troisième de France en termes de trafic et représente le premier secteur d’emplois de la ville. Cheminer jusqu’au port depuis le centre est très agréable et commode, il suffit de suivre les canaux.
Des familles endimanchées déambulent
L’ambiance est chaleureuse. Des familles endimanchées déambulent vers le front de mer, où restaurants et guinguettes servent les spécialités locales : moules frites, cabillauds, soles et harengs se disputent les premières places dans les assiettes.
Un immense berceau à navire
Très vite, la halle AP2 (Atelier de Préfabrication n°2) occupe le paysage. Le bâtiment est très imposant. Ce double édifice, nous le devons aux architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal. Ce sont eux, qui lors de l’installation du FRAC dans le quartier du Grand Large en 2013, vont doubler l’ancienne halle. Le bâtiment historique est maintenu tel quel, vide, comme un immense berceau à navire. Le nouveau bâtiment, en tous points similaire, est quant à lui dédié à l’accueil du public. Fanny, étudiante en médecine à Lille, venue spécialement pour la visite ne cache pas sa surprise et son enthousiasme : « Le bâtiment est très impressionnant, la transparence le rend encore plus beau que ce que je pensais ».
La « Cathédrale »
La « cathédrale », comme la surnomme les Dunkerquois, est construite sur cinq étages. Le Fond y accueille des œuvres d’art et de design des années 60 à nos jours dont les artistes et créateurs sont principalement issus de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai. La pandémie de coronavirus réduisant la fréquentation des institutions culturelles, il n’y a pas foule. « C’est un bonheur pour les sens car l’ouïe et la vue ne manquent pas d’être sollicitées par les œuvres » nous dit un jeune homme qui termine sa visite. Celle-ci prend deux bonnes heures, le temps d’un voyage à travers les compositions des différents artistes.
Vue sur le large !
La fin de la visite est magistrale. Au cinquième étage, on réalise que le toit, en plexiglass, est transparent. Vue sur le large ! Nos yeux côtoient les goélands et la mer du Nord, infinie, dont le gris et l’intime beauté pâle ne peuvent laisser indifférent même les plus insensibles. « C’est beau, on a l’impression de voler » nous glisse une autre visiteuse, les yeux pétillants.
Au loin, derrière la grande jetée, des voiliers partent au large, vers l’ouest et l’océan Atlantique. Ils semblent nous inviter à les suivre. On s’abstiendra pour cette fois…
L’ensemble de la collection est également disponible en ligne sur le site internet
L’occasion de découvrir ces œuvres sous un jour nouveau.
Vous l’aurez compris, rendez-vous au FRAC !
Célestin de Séguier