Sandrine Landru, coiffeuse

Sandrine, coiffeuse des battantes

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Chaque année, comme de nombreux professionnels de la santé et de la beauté, Sandrine se mobilise pour Octobre Rose, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Mais pour elle, l’engagement dépasse largement cette période symbolique. Dans son salon, elle accompagne toute l’année les femmes confrontées à la perte de cheveux.

« Pour moi, ce n’est pas juste de la coiffure, c’est un moyen d’aider, d’être présente pour elles ».

Le salon de Sandrine situé à Vitry en Artois respire la douceur et la bienveillance, on
s’y sent vite à l’aise, un peu comme chez une amie. Derrière son comptoir, Sandrine, cheveux
blonds et sourire rassurant, s’affaire entre deux clientes. Sereine. On peut observer à sa façon
de parler et de bouger qu’elle est très patiente et à l’écoute auprès de chacun de ses clients.

Ce soutien prend racine dans une collaboration particulière avec Francine, perruquière
spécialisée. Consciente de ses limites face aux besoins spécifiques des patientes, Sandrine a
choisi de s’entourer d’une experte. Ensemble, elles offrent un accompagnement complet :
choix et adaptation de la perruque, conseils sur les soins, orientation vers les démarches
administratives et parfois vers des partenaires hospitaliers. « Je ne voulais pas faire de la
perruque au hasard, ce n’est pas ma spécialité », explique Sandrine.

LES CLIENTES DEVIENNENT DES AMIES

La première rencontre peut durer jusqu’à trois heures. Sandrine prend le temps de connaître la
cliente, d’écouter son histoire, ses peurs et ses attentes. « Moi, je peux déjà donner des points
sur la personne à Francine, puis elle fait son métier de perruquière », précise-t-elle. Les
perruques sont personnalisées selon la texture, la couleur, le style. Et le budget, bien sur. Il
faut débourser entre 300 et 1 500 euros, cela dépend des matériaux et du travail requis.
Certaines clientes restent fidèles au salon, d’autres sont orientées vers Francine ou des
partenaires hospitaliers. Et souvent, ces relations dépassent le cadre professionnel : « Quand
ça va plus loin, ces clientes deviennent des amies », confie Sandrine.

On lui demande d’où vient cet engagement. Elle sourit avant de répondre : « Je crois que j’ai
toujours voulu que mon métier ait du sens. » Car au-delà de la technique, c’est
l’accompagnement humain qui définit son engagement. Touchée elle-même par un parcours
de santé assez compliqué, Sandrine sait combien la perte de cheveux peut affecter l’image de
soi et la confiance. Elle met un point d’honneur à redonner aux femmes un peu de contrôle et
de bien-être. « Parfois, juste appliquer un peu de terre de soleil et un rouge à lèvres, ça change
tout », raconte-t-elle. Elle n’hésite pas à consacrer de son temps personnel pour répondre aux
questions, rassurer ou simplement écouter, convaincue que chaque geste, même petit, a un
impact.

UN ACTE DE SOIN ET DE SOLIDARITÉ

Sandrine milite aussi pour que tous les professionnels du secteur se forment et s’engagent. « Il
faut que coiffeurs, esthéticiennes, maquilleurs… tous comprennent qu’on peut faire plus que
de la beauté, qu’on peut accompagner et soutenir », insiste-t-elle. Cet engagement personnel
va au-delà de son salon : elle participe à des actions locales pour sensibiliser le public,
soutient des initiatives caritatives et n’hésite pas à partager son savoir pour aider d’autres
professionnels à se former.

Avec Sandrine, la coiffure devient un véritable acte de soin et de solidarité. Son travail avec
Francine illustre comment technique et empathie peuvent transformer l’expérience des
femmes confrontées à la maladie. Chaque cliente est considérée dans sa singularité, écoutée et
soutenue. C’est avant tout l’humain qui prime : par son engagement et sa bienveillance,
Sandrine montre que la beauté peut devenir un outil puissant pour redonner confiance et
énergie à celles qui en ont le plus besoin.

Clara Havet